arbres et arbustes de pays
Les essences « de pays » sont des arbres et arbustes présents naturellement ou traditionnellement utilisés. Adaptées au milieu et au paysage, elles garantissent une grande diversité biologique.
Pour la plantation de nouvelles haies, elles peuvent être associées en fonction des objectifs fonctionnels et esthétiques visés. Elles permettent en effet de jouer sur les hauteurs, les volumes, les couleurs et les formes tout en respectant le contexte local.
L’utilisation d’essences d’arbres et d’arbustes de pays est un enjeu important :
- pour la pérennité des plantations, par principe d’adaptation aux contraintes matérielles, elles sont moins fragiles, demandent moins de soins et d’entretien.
- pour donner une identité forte au site, qui permet d’éviter la banalisation des paysages.
- parce que ces essences ont de vraies qualités esthétiques (ombrages, fleurissements, baies, jaunissements, senteurs…) et traversent sans peine les phénomènes de mode.
- … et de vraies utilités fonctionnelles (écrans visuel, sonore, délimitation, signalétique, stabilisation des reliefs, régulation hydrique)
- de plus, elles ont souvent un prix d’achat moindre.
Arbres
Alisier torminal / Sorbus torminalis
Aulne glutineux / Alnus glutinosa
Charme commun / Carpinus betulus
Chêne pédonculé / Quercus robur
Chêne pubescent / Quercus pubescens
Érable champêtre / Acer campestris
Frêne commun / Fraxinus excelsior
Noisetier coudrier / Corylus avellana
Orme champêtre / Ulmus campestris
Poirier franc / Pyrus pyraster
Pommier franc / Malus sylvestris
Prunier sauvage / Prunus domestica
Arbustes
Camerisier à balais / Lonicera xylosteum
Cerisier de Sainte Lucie / Prunus mahaleb
Chèvrefeuille d’étrurie / Lonicera etrusca
Cornouiller sanguin / Cornus sanguinea
Fusain d’Europe / Euonymus europaeus
Laurier sauce / Laurus nobilis
Lilas commun / Syringa vulgaris
Nerprun alaterne / Rhamnus alaternus
Rosier persistant / Rosa sempervirens
Troène des bois / Ligustrum vulgare
Alisier torminal
Sorbus torminalis
L’Alisier est un arbre peu connu. Essence dite de demi-ombre, il aime être dominé et se développe à l’ombre de ses congénères. Originaire d’Asie mineure et d’Afrique du Nord, l’Alisier aime la chaleur et préfère les sols assez légers. Très décoratif, avec une cime ovale bien fournie, il vit jusqu’à 100 ans et atteint 10 à 15 mètres de haut.
Ses bourgeons présentent des écailles glabres vertes liserées de brun.
Ses feuilles alternes, aux bords dentés, ont 5 à 9 lobes inégaux et rappellent celles de l’Érable. Elles présentent à leur base, deux lobes triangulaires qui marquent une nette échancrure dans le reste du limbe. Elles illuminent l’automne.
Ses petites fleurs blanches groupées en corymbes éclaircissent les lisières au printemps. Ses fruits, les alises, sont orangés puis bruns à maturité.
Son bois très homogène, dense et dur est utilisé pour la fabrication d’instruments de mesure, de dessin et de musique. Ses fruits, aux vertus astringentes et antidiarrhéiques sont employés en distillerie (eau de vie).
Aubépine épineuse
Crataegus laevigata
Aubépine monogyne
Crataegus monogyna
L’Aubépine est un arbuste de 5 à 10 mètres de haut, à l’aise dans toutes les situations et pouvant vivre 500 ans.
On la remarque dans les lisières et les haies, qu’elle rend infranchissables. Isolée, on la découvre tel un arbre d’ornement près des chemins et des maisons. Aimée ou détestée, elle ne laisse personne indifférent.
Ses feuilles sont alternes, lobées et dentées. Celles de la monogyne ont des lobes plus nombreux et plus échancrés. Ses fleurs sont blanches à rosées avec de nombreuses étamines rouges très parfumées. Ses fruits (les cenelles) sont des drupes rouges et ovoïdes. Celles de la monogyne ne renferment qu’un seul noyau contre deux pour l’épineuse.
Comme la ronce, elle nourrit et abrite de nombreux oiseaux. Beaucoup d’arbres et d’arbustes n’ont pas peur de s’y frotter. Elle chemine des champs jusqu’à la maison qu’elle protège, décore et parfume. Excellent régulateur cardiaque, elle entre dans de nombreuses préparations pharmaceutiques pour soigner anxiété et nervosité.
Aulne glutineux
Alnus glutinosa
L’Aulne est un arbre de 20 à 25 mètres de hauteur peut vivre 100 ans. On le rencontre dans les marais, les prairies et bois humides et … sur les berges des cours d’eau.
L’Aulne et la rivière sont inséparables : la rivière apporte une alimentation constante en eau et l’Aulne tient les berges avec ses puissantes racines !
Ses feuilles sont alternes, ovales à arrondies, elles sont irrégulièrement dentées dans les deux-tiers supérieurs. Au printemps, elles se recouvrent d’une sécrétion résineuse qui les rend collantes.
Ses fleurs apparaissent en mars-avril, en même temps que ses feuilles. Les fleurs mâles sont de longs chatons pendants et les fleurs femelles sont de courts chatons dressés, pourpres.
Ses fruits sont de petits cônes ovoïdes de la grosseur d’une noisette. Longuement pédonculés, groupés par 3 à 5, ils sont vert-pâle, puis brun-noir à maturité lorsque leurs écailles s’écartent pour libérer de très petites samares à aile circulaire.
Le bois de l’Aulne se travaille facilement (panneaux de fibres et de particules, caisserie, tournerie, imitation de bois précieux tel que l’Acajou).
Imputrescible, on l’utilisait également pour confectionner des drains et des tuyaux. La ville de Venise est construite sur les piliers d’Aulne et d’Orme.
Arbre des marécages, il avait autrefois la réputation d’être l’arbre des mauvais génies et des démons.
Camerisier à balais
Lonicera xylosteum
Arbrisseau érigé dépassant rarement 2 mètres, le Camerisier à balais se plaît dans les bois, les haies, les lisières et sur les sols calcaires.
Ses feuilles sont opposées et ont un court pétiole. Elles sont ovales et molles.
Ses petites fleurs blanches apparaissent en mai-juin, groupées par deux sur un pédoncule commun.
Contrairement à celles d’autres chèvrefeuilles, elles sont inodores.
Ses fruits rouge-foncé et brillants sont toxiques mais très décoratifs, ils apparaissent en juillet-août.
Ses rameaux dressés et étalés sont creux, ils étaient utilisés pour confectionner des balais, d’où son nom : Camerisier à balais.
Cerisier de Sainte-Lucie
Prunus mahaleb
Le cerisier de Sainte Lucie est un arbuste à feuilles caduques.
Il a un tronc torteux, très ramifié dès sa base. Il préfère les sols calcaires.
Son écorce est d’abord lisse et grise puis noirâtre à pourpre, crevassée en long. Ses feuilles sont coriaces, glabres, d’un vert brillant sur le dessus et vert plus pâle sur le dessous.
La floraison, au printemps, est abondante. Les fleurs sont blanches, parfumées, groupées en corymbes de 4 à 10 fleurs. Les fruits rouges puis noirs à maturité sont plus petits et plus acides que les cerises. Ils ne sont pas toxiques pour l’homme mais ont un goût amère. Dans certaines régions, ils sont utilisés pour faire de l’eau de vie.
Charme commun
Carpinus betulus
Ce bel arbre au large houppier atteint 10 à 25 mètres de haut, et résiste aux gelées et à la chaleur. Il peut vivre 100 ans sur un sol argileux et frais voire humide, mais il s’accomode aussi du calcaire.
Son tronc est couvert d’une écorce lisse.
Ses feuilles sont alternes, ovales, deux fois plus longues que larges. Doublement dentées en scie, elles sont fortement gaufrées.
Ses fleurs apparaissent en même temps que ses feuilles (avril-mai), les mâles forment de longs chatons solitaires, jaunâtres et pendants alors que ceux des femelles sont courts en forme de bourgeons.
Ses fruits sont des akènes. Réunis en grappes pendantes, chacun est logé à la base d’une grande bractée qui facilite la dissémination de la graine en octobre.
Le Charme supporte très bien la taille, cela lui vaut d’être très utilisé dans les parcs et jardins pour constituer des charmilles.
Son bois est utilisé pour confectionner des manches d’outils et de la pâte à papier.
Chêne liège
Quercus suber
Le chêne liège est une espèce au feuillage persistant, exploité pour son écorce, qui fournie le liège. Il est cultivé pour cette raison dans le sud de l’Europe, principalement au Portugal et en Espagne.
C’est une essence méditerranéo-atlantique, qui aime les climats relativement chauds (température moyenne annuelle de 13 à 16°C). La sécheresse estivale est indispensable à sa croissance. Il aime les sols silicieux acides, à texture sableuse de préférence. Il n’aime pas les sols calcaires.
Le chêne liège peut vivre en moyenne 150 à 200 ans. Il mesure généralement de 10 à 20 mètres de hauteur.
Les fleurs mâles (châtons) et femelles (minuscules) poussent sur le même pied (plante monoïque).
Ses feuilles sont alternées, dentées, avec une face duveteuse. Ses glands sont bruns, allongés et à la pointe velue.
Chêne pédonculé
Quercus robur
Le chêne pédonculé est un arbre à feuilles caduques. Les glands, appréciés par les animaux, sont portés par un long pédoncule, ce qui a donné son nom à cette espèce de chêne.
Le chêne pédonculé mesure en moyenne 25 à 35 m de haut et sa longévité atteint facilement 500 ans.
Chez les jeunes arbres (jusqu’à 20-30 ans), l’écorce est grise lisse et brillante. Elle devient sombre, épaisse et densément fissurée chez les individus plus âgées. La cime en dôme ample, le houppier irrégulier (en raison des grosses branches horizontales noueuses), et le feuillage réparti en amas denses entrecoupés d’éclaircies, forment la silhouette caractéristique du chêne pédonculé.
Ses feuilles plus ou moins profondément lobées, sont alternes, avec un court pétiole.
Le chêne pédonculé supporte moins bien la sécheresse estivale que d’autres espèces comme le chêne sessile et le chêne liège. Il supporte divers types de sols.
Chêne pubescent
Quercus pubescens
C’est “le Chêne du Pays”.
Cet arbre au tronc court et tortueux et au houppier ample et clair pousse dans les bois clairs et les friches sur le calcaire et les coteaux arides. Il atteint 10 à 25 mètres et vit plus de 500 ans.
Ses feuilles, alternes, sont petites (7 à 10 cm), elles sont plus ou moins pubescentes dessous.
Ses fleurs apparaissent en avril. Les mâles forment des chatons pendants et lâches, les femelles sont minuscules, pubescentes et terminales.
Les glands sont agglomérés, ils présentent un court pédoncule et une cupule à écailles pubescentes.
C’est le meilleur des Chênes truffiers. Son bois dense et dur est difficile à travailler et ses utilisations sont limitées par la forme et la dimension de l’arbre. Il s’hybride avec le Chêne sessile et le Chêne pédonculé.
Chêne vert
Quercus ilex
Le chêne vert est un arbre au feuillage persistant. Il aime la chaleur et le soleil mais résiste au froid. C’est l’une des principales espèces de chêne utilisées pour la trufficulture, avec le chêne pubescent.
Il mesure généralement 5 à 20 m de haut. Son tronc est court et souvent tortueux. Les fleurs mâles et femelles poussent sur le même arbre (plante monoïque). Ses feuilles sont alternes, coriaces et de formes variables (entières, dentée ou épineuses). Elle ont un court pétiole, sont luisantes sur le dessus et pubescentes et blanchâtres sur le dessous. Ses gland sont bruns et mesurent 1 à 3 cm de long.
Le chêne vert est emblématique du Midi de la France et de la Corse.
Chèvrefeuille d’étrurie
Lonicera etrusca
Sous-arbrisseau atteignant 3 mètres de haut, ce Chèvrefeuille avide de chaleur se développe sur des sols calcaires, le long des chemins, dans les bois clairs, les haies et les broussailles.
Ses feuilles semi-persistantes, sont opposées, dépourvues de pétiole mais distinctes. Les feuilles supérieures sont soudées 2 à 2 à leur base.
Ses belles fleurs jaune-crème lavées de pourpre à leur base apparaissent en mai-juillet. Délicatement odorantes, elles sont regroupées en 3 têtes à l’extrémité des tiges.
Ses fruits sont des baies ovoïdes rouges translucides très appréciées des oiseaux aux mois d’août et septembre.
Outre ses propriétés mellifères et ses vertus médicinales, il présente un feuillage tendre très apprécié des chevreuils et des chèvres, desquels il aurait hérité une partie de son nom… l’autre partie correspondant à sa zone de découverte, l’Étrurie (ancienne région italienne correspondant approximativement à l’actuelle Toscane).
Cognassier
Cydonia oblonga
Originaire d’Asie centrale, le Cognassier est un arbuste rustique peu exigeant pour la nature du sol et ne craignant pas le froid. Il vit jusqu’à 70 ans et sa cime large et étendue atteint 5 à 7 mètres de haut.
Ses jeunes rameaux sont velus. Ses feuilles sont alternes, ovales, lustrées sur le dessus, leur pétiole est rougeâtre.
Ses fleurs apparaissent en avril-mai, elles sont simples, d’un blanc-rosé.
Les coings sont verdâtres puis jaune-or, recouverts d’un léger feutrage blanc en septembre, quand ils sont mûrs. Âpres et durs quand ils sont frais, on les consomme surtout en marmelades, gelées ou pâte de coing.
Porte-greffe du Poirier, on le plantait autrefois au bord des champs pour délimiter les propriétés.
Jadis, on mettait ses fruits entre les piles de linges pour leur odeur agréable qui imprégnait les textiles et pour leurs propriétés insecticides.
Cormier
Sorbus domestica
Le Cormier est un arbre originaire du bassin méditerranéen et d’Asie occidentale. D’abord planté, il s’est ensuite naturalisé sur des sols calcaires dans les haies et les bois clairs.
C’est à l’automne qu’il est le plus beau, avec des teintes jaune-orangé des plus lumineuses.
Atteignant 10 à 20 mètres de haut, il vit 500 à 600 ans.
Ses feuilles alternes sont composées de 11 à 21 folioles dentées aux deux tiers supérieurs.
Ses bourgeons sont verdâtres et visqueux.
Ses fleurs blanches et régulières apparaissent en mai-juin, groupées en corymbes.
Ses fruits, les cormes, sont piriformes, jaunâtres puis vert-rougeâtre à maturité, comestibles à l’état blet.
Plante mellifère, le Cormier est cultivé pour ses fruits que les Romains faisaient fermenter pour obtenir une sorte de cidre.
Séchées et pulvérisées, les cormes étaient autrefois mélangées à la pâte à pain. Elles ont des propriétés antinauséeuses et antidiarrhéiques.
Cornouiller sanguin
Cornus sanguinea
Le Cornouiller sanguin est un des arbrisseaux les plus répandus en Europe. Pionnier et conquérant, isolé, dans les bois mais surtout en lisière près des ruisseaux et des rivières, il s’affirme comme la base de nos haies. Il colonise allègrement nos fossés, nos talus et nos friches.
Atteignant 2 à 5 mètres de haut, il peut vivre 50 ans. Ses jeunes rameaux sont rouge-grenat, d’où son nom “sanguin“.
Ses feuilles sont simples, opposées et ovales, leurs nervures convergent vers la pointe. À l’automne, elles prennent une teinte rouge caractéristique.
Ses petites fleurs blanches sont groupées en corymbes très décoratives, elles apparaissent au début de l’été.
Ses fruits, les cornouilles, sont des drupes d’un noir bleuté.La cornouille est particulièrement recherchée par les oiseaux, mais les Hommes l’utilisent aussi, en extrayant une pâte huileuse autrefois utilisée pour l’éclairage ou la fabrication du savon.
Les cornouilles comestibles sont celles du cornouiller mâle. Utilisé en vannerie et tournerie, le bois est prisé pour la confection de manches de petits outils, de parapluies et de cannes.
Églantier
Rosa canina
Cet arbrisseau buissonnant d’environ 3 mètres de haut est un des nombreux rosiers sauvages de nos campagnes. Robuste, il s’accomode de quasiment toutes les situations. Il est largement répandu au bord des champs et des chemins, dans les clairières, les lisières, les bois clairs et les haies
Ses tiges portent des aiguillons assez forts et légèrement arqués.
Ses feuilles sont alternes et composées de 5 à 7 folioles ovales ou elliptiques, à petites dents aigües simples ou doubles.
Ses grandes fleurs fragiles, les églantines, apparaissent en mai-juin. Régulières et rose-pâle, elles sont entourées d’un calice à 5 longs sépales frangés.
Ses fruits, les cynorrhodons, sont des baies ovoïdes rouge-orangé, lisses et luisantes.
Ses fruits sont très riches en vitamine C, ils en contiennent 10 fois plus que les citrons, un record ! Ils servent à fabriquer des sirops et des confitures. Les garnements des campagnes faisaient sécher ses graines pour obtenir le poil à gratter qu’elles renferment.
Son nom latin lui vient de la propriété que les anciens attribuaient à ses racines de soigner la rage propagée par les chiens.
Il est le porte-greffe de nombreux rosiers cultivés.
Érable champêtre
Acer campestre
Beau, méconnu et surprenant, ce petit arbre très répandu dans le Gers, peut atteindre 12 à 15 mètres et vivre 200 ans.
Présent de l’Atlantique à l’Oural, il est absent des sables landais, et des régions méditerranéennes où il cède sa place à son cousin l’Érable de Montpellier.
Il s’accomode de toutes les situations et pousse autant au bord de l’eau que sur les tables rocheuses les plus arides.
Plus petites que celles de la plupart des autres Érables, ses feuilles sont opposées et découpées en lobes arrondis.
Ses petites fleurs verdâtres apparaissent en avril-mai, elles sont rassemblées en bouquets discrets et dressés. Ses fruits sont des samares aux ailes opposées formant un angle plat, elles s’envolent au début de l’automne comme des hélicoptères.
Son bois blanc-crème est très dur, dense et homogène et présente un grain fin. Il est utilisé pour la fabrication d’objets ménagers, de manches d’outils et de petits meubles.
Ses racines noueuses étaient autrefois utilisées pour la fabrication de pipes et de tabatières.
Figuier
Ficus carica
Le Figuier est un petit arbre, souvent buissonnant, mesurant environ 4 mètres.
Il craint le froid et ne résiste pas aux fortes gelées. Il préfère les sols perméables, riches, profonds et frais mais se développe aussi sur les terrains caillouteux.
Ses grandes feuilles sont alternes. Très épaisses et fermes, au bout d’un long pétiole, leur forme est variable : parfois presque entières, elles sont le plus souvent divisées en lobes profondément échancrés.
Les fleurs apparaissent au printemps et au cours de l’été, elles sont minuscules et très nombreuses, enfermées à l’intérieur d’un réceptacle charnu (la figue). La pollinisation nécessite l’intervention d’un insecte, le Blastophage, qui se développe à l’intérieur de l’ovaire des fleurs femelles. La figue n’est pas un fruit à proprement parler mais une infrutescence charnue qui arrive à maturité entre juin et septembre.
Le figuier était déjà bien connu des Égyptiens, dès 3000 av. J.-C., pour la valeur alimentaire de ses fruits. Ce sont les Grecs et les Romains qui étendirent son aire de répartition.
Arbre sacré pour les bouddhistes, le figuier symbolise aussi la fertilité et l’abondance.
Le lait de figuier est réputé pour soigner les verrues (ficus : verrues).
Filaire
Phillyrea angustifolia / Phillyrea latifolia
Les filaires sont des plantes typiques de la garrigue méditerranéenne. De la même famille que l’olivier (famille des Oléacées), elles sont résistantes à la sécheresse.
Elles forment des buissons denses aux feuilles persistantes. Les fleurs, blanches ou vertes, apparaissent entre mars et mai. Les fruits sont des drupes charnues de couleur bleue-noire, non comestibles.
Il existe deux espèces de filaire :
- Phillyrea angustifolia : elle a des feuilles étroites, et forme un buisson aux rameaux grêles de 2 à 3 m de haut
- Phyllyrea latifolia : beaucoup plus grande (entre 5 et 15m de haut), elle a des allures d’arbre ou de grand arbuste (cf. photos)
Phillyrea latifolia
Frêne commun
Fraxinus excelsior
Arbre d’eau, le Frêne commun est présent dans toute l’Europe. Il s’accomode de presque tous les terrains mais préfère les sols riches, humides et peu calcaires. Là où il ne se développe pas, son cousin le Frêne oxyphylle prend sa place.
Très élancé, puissant et élégant, son feuillage subtil et aérien se développe jusqu’à 30 mètres, (c’est un des plus hauts arbres de nos régions). Il vit jusqu’à 200 ans.
Ses bourgeons sont opposés, noirs veloutés, en forme de petits sabots de chevreuils (5 à 10 mm). Ses feuilles sont opposées et composées de 7 à 15 folioles dentées en forme de lance.
Ses fleurs violacées sont discrètes, disposées en bouquets, elles apparaissent en avril-mai, avant les feuilles.
Ses fruits, issus des fleurs femelles, sont des samares qui pendent en grappes.
Macérées et fermentées dans l’eau, les feuilles produisent une excellente boisson rafraîchissante.
Son bois homogène, flexible, solide et sans nœud est utilisé pour la fabrication de skis, queues de billards, arcs, manches d’outils. Il servait à la fabrication des lances des Romains.
Fusain d’Europe
Euonymus europaeus
Arbuste gracieux, à l’allure élancée et au port irrégulier, plein de fantaisie, le Fusain d’Europe atteint 2 à 5 mètres et vit plus de 50 ans. Ayant besoin de lumière, on le rencontre dans les haies, les clairières et les bois clairs. Même s’il préfère un sol riche et frais, il se contente d’un sol ordinaire.
Ses jeunes rameaux, presque quadrangulaires, sont d’un vert franc très distinctif. Ses feuilles sont opposées, lancéolées (4-6 cm), finement denticulées, à court pétiole.
Ses fleurs sont très petites, d’un blanc verdâtre, elles s’épanouissent groupées par 3 ou 5, en avril-mai. Ses fruits (bonnets d’évêque) sont des capsules pendantes à 4 loges arrondies. En septembre-octobre, elles se colorent d’un rose carminé puis s’ouvrent pour laisser apparaître une graine orange vif. Très décoratives, elles restent en place une partie de l’hiver.
Son bois présente un grain extrêmement fin. Tendre et facile à travailler, on l’utilise pour la fabrication de fuseaux, navettes, aiguilles, d’où son nom issu du latin “fusus“ (fuseau).
Carbonisé en vase clos, il donne un charbon de bois ferme avec lequel les artistes dessinent leurs esquisses, le trait, bien noir, peut facilement s’estomper pour obtenir toutes les valeurs de gris.
Laurier sauce
Laurus nobilis
Le laurier sauce, originaire du bassin méditerranéen, est un arbuste persistant, dont les feuilles parfumées sont utilisées en cuisine.
Les feuilles sont lancéolées, alternes, coriaces, à bords ondulés, vertes foncées sur la face supérieure et plus claires sur la face inférieure. Les fleurs sont blanches, groupées par 4 ou 5 en ombelles. Elles apparaissent entre mars et avril
Dans la mythologie grecque, le laurier est le symbole d’Apollon. Éros, dieu de l’amour, rend Apollon amoureux de la nymphe Daphnée, et celle-ci indifférente. Alors que Daphnée est sur le point de se faire attraper par Apollon à la suite d’une longue poursuite, elle supplie son père de l’aider. Pour lui permettre d’échapper à Apollon, celui-ci transforme Daphnée en laurier. Apollon décréta alors que le laurier serait son arbre et consacra celui-ci aux triomphes, aux chants et aux poèmes. « Puisque tu ne peux être ma femme, tu seras, du moins, mon arbre ; laurier, tu pareras toujours ma chevelure, ma cithare, mon carquois ».
La couronne de laurier est symbole de victoire, de génie et d’immortalité. Dans l’antiquité, elle récompensait les grands hommes, généraux, héros, poètes et sages. Peu à peu, elle a été rattachée au titre d’Empereur.
Laurier tin
Le laurier tin est un petit arbuste de forme arrondie au feuillage persistant. Il ne faut pas le confondre avec le laurier sauce, car contrairement à celui-ci, ses feuilles ne sont pas comestibles.
Les feuilles du laurier tin sont persistantes et coriaces, de forme ovales. Leur face inférieure est velue, de couleur vert pâle, et leur face supérieure est verte foncée et luisante.
Cet arbuste fleuri en hiver, de novembre à avril. Les fleurs, très abondantes, sont blanches et parfumées. Les fruits sont des baies ovoïdes de couleur bleu-noir.
Lilas commun
Syringa vulgaris
Originaire d’Orient, cet arbrisseau de 3 à 5 mètres, au port dressé et à la cime élargie, est le plus populaire et le plus répandu des arbustes à fleurs.
Il ne redoute pas le froid et n’est pas exigeant quant à la nature du sol même s’il préfère les terrains un peu humides, pierreux et aérés.
Ses feuilles, opposées, sont ovales et cordiformes à la base.
Ses fleurs, très odorantes, apparaissent en avril-mai. Petites et nombreuses, elles sont groupées en panicules pyramidales de 10 à 20 cm de long.
Ses fruits sont des capsules lisses et très pointues, mesurant 1 à 1,5 cm. Chacune contient deux graines ailées.
Le Lilas est très utilisé comme arbuste d’ornement dans les parcs et les jardins. Il en existe plus de 500 cultivars, offrant une large gamme de teintes, du blanc au jaune et du rouge pourpré au mauve.
Il n’est jamais brouté par les animaux car toutes ses parties sont amères.
Merisier
Prunus avium
Arbre d’origine eurasiatique, le Merisier aime les sols profonds à bonne rétention en eau. On le rencontre dans nos haies, nos lisières et nos bois clairs où il atteint 15 à 25 mètres et vit une centaine d’années.
Ses grandes feuilles sont alternes, glabres, molles et pendantes. Son écorce d’abord lisse, grise et brillante devient ensuite brun rouge et semée de lenticelles caractéristiques, elle se détache alors en lanières horizontales.
Ses petites fleurs blanches et régulières apparaissent en abondance en avril-mai, en même temps que les feuilles, groupées en bouquets latéraux.
Le fruit, la Merise, est une petite drupe globuleuse pendue au bout d’un long pédoncule. Cette petite cerise est rouge puis noire à maturité, de mai à juillet.
Comestibles mais amères, les merises servent à la fabrication de Kirsch par distillation, leurs queues ont des propriétés diurétiques.
Le merisier est utilisé comme porte-greffe pour de nombreuses variétés fruitières. Son bois est facile à travailler, très utilisé en ébénisterie, menuiserie et pour la fabrication des instruments de musique, il se polit et se courbe bien.
Néflier
Mespilus germanica
Arbrisseau originaire d’Europe orientale et d’Asie mineure, le Néflier a d’abord été cultivé dans nos régions où il est maintenant naturalisé.
On le rencontre dans nos bois et nos haies, sur des sols assez pauvres (limons, sables et plus rarement argiles).
Il atteint 4 mètres de haut et vit jusqu’à 150 ans.
Son écorce est brun-grisâtre, profondément crevassée verticalement.
Ses feuilles sont alternes, elliptiques, pointues et grandes. Elles sont molles, mates dessus et duveteuses dessous, entières ou faiblement dentées.
Ses grandes fleurs blanches et solitaires apparaissent en mai-juin.
Ses fruits, les nèfles, sont ovoïdes, brunes et couronnées d’un calice.
Comestibles à l’état blet les nèfles sont surtout utilisées en cuisine (tartes, confitures…), elles sont peu estimées et ont donné naissance à l’expression “des nèfles!“.
Le Néflier sert de porte-greffe pour certains arbres fruitiers
Nerprun alaterne
Rhamnus alaternus
Arbrisseau typiquement méditerranéen, le Nerprun alaterne se développe spontanément sur les coteaux calcaires et bien ensoleillés du Sud-Ouest en compagnie du Chêne pubescent.
Il forme un buisson épais d’un vert assez brillant qui peut atteindre 5 mètres. Sa croissance est lente mais sa longévité est étonnante (100 ans).
Ses feuilles sont alternes, ovales, courtement pétiolées, épaisses et coriaces. Ses fleurs jaunâtres sont très petites et dépourvues de pétales. Situées à l’aisselle des feuilles et groupées en bouquets, elles s’ouvrent en mars-avril. Ses fruits apparaissent en octobre-novembre. Ce sont de petites baies d’abord rouges puis noires, groupées en bouquets compacts.
L’Alaterne est un Nerprun non épineux au feuillage coriace et persistant. En raison de son beau feuillage persistant, à la douce odeur de miel, on l’a autrefois planté dans les parcs et les jardins. Son écorce est laxative et ses feuilles sont utiles contre les maux de gorge (gargarismes).
Noisetier coudrier
Coryllus avellana
Le Noisetier ou Coudrier est un arbrisseau de 3 à 7 mètres de haut, toujours buissonnant. Il est formé de multiples tiges minces et flexibles qui dépérissent au bout de 20 à 30 ans et sont remplacées par de nouveaux rejets. Il se plaît sur des terrains suffisamment fertiles, bien alimentés en eau mais pas trop humides.
On le rencontre dans les haies, au bord des chemins et des cours d’eau, mais aussi dans les friches et les bois clairs.
Ses grandes feuilles en forme de cœur sont alternes et doublement dentées. Ses fleurs apparaissent au cours de l’hiver, (janvier-mars). Les femelles sont minuscules, elles forment des bourgeons aux styles rouges ; Les mâles forment de longs chatons pendants jaunes, qui illuminent l’arbuste en se déployant comme des ressorts.
Les noisettes arrivent à maturité en septembre. Globuleuses ou ovoïdes, elles sont enveloppées dans des bractées foliacées incisées au sommet.
La noisette est le seul fruit sec, contenu dans une écorce ligneuse, à pouvoir être consommé à l’état sauvage. Les noisetiers cultivés pour leurs fruits sont cependant des variétés améliorées.
Son bois est parfois utilisé pour la fabrication de tuteurs et d’éléments de clôture. Autrefois, on en faisait des manches d’outils, des cercles de tonneaux ou des vanneries.
Noyer commun
Juglans regia
Cet arbre de 20-25 mètres a été introduit de Perse depuis l’Antiquité. Il est cultivé un peu partout et est parfois subspontané sur des sols profonds, légers, meubles, bien aérés et bien drainés.
Il ne supporte pas les hivers trop rigoureux et les étés trop chauds et secs car il a besoin de chaleur et d’humidité.
Ses grandes feuilles sont alternes, composées de 5-9 folioles ovales. Lorsqu’on les froisse, elles dégagent une odeur forte, un peu âcre et colorent les doigts en noir. C’est à cause de la Juglone, une toxine sécrétée par les rameaux et les feuilles. Quand il pleut, cette substance arrive au sol et bloque la germination des graines qui s’y trouvent, limitant ainsi le développement d’autres végétaux aux abords du Noyer.
Ses fleurs apparaissent en avril-mai. Les mâles sont groupées en gros chatons pendants, verdâtres, au sommet des rameaux de l’année précédente. Les femelles sont groupées en chatons verts, sur les rameaux de l’année, par 2-4, à l’aisselle des feuilles terminales.
Ses fruits sont des noix globuleuses, brunes, à brou vert clair qui devient noir et se décompose à maturité, en septembre.
Le bois de noyer est le plus précieux et le plus cher de nos bois, on l’utilise en ébénisterie, en menuiserie fine et en sculpture, le bois des racines est utilisé pour la fabrication de placages : la ronce de noyer.
Le brou de noix est employé pour le tanage des peaux et pour teindre des meubles (décoction de l’enveloppe charnue), quant à la noix elle-même, elle est dégustée telle quelle mais sert aussi à la fabrication d’huile.
Orme champêtre
Ulmus campestris
Arbre rural traditionnel, l’Orme champêtre était autrefois commun partout en plaine, avant qu’il n’ait été décimé par la maladie de la graphiose.
Préférant les sols fertiles et frais, plutôt basiques, il atteint 30 à 35 mètres, sa cime est ample, nettement arrondie. Il peut vivre 400 à 500 ans.
Ses feuilles alternes sont asymétriques, doublement dentées et ont un court pétiole.
Les fleurs sont réduites aux étamines (pourprées) et au pistil. Elles apparaissent en mars, avant les feuilles, et sont groupées en bouquets. Les fruits sont des samares à aile circulaire.
La graphiose
Un champignon microscopique parasite (Ophiostoma ulmi) sécrète une substance toxique qui provoque la formation de tissus gommeux obstruant les vaisseaux. Il est propagé par un petit coléoptère (le Scolyte) qui creuse des galeries où le champignon fructifie.
Poirier franc
Pyrus pyraster
Petit arbre à la cime touffue, allongée et souvent pyramidale, le poirier commun semble être originaire d’Asie mineure.
En France, il s’est naturalisé dans les bois, les friches et les haies sur des sols riches, profonds, aérés et frais et dans les régions à hiver doux.
En situation protégée, il peut prendre un beau développement avec un tronc marqué par des courbures, il atteint alors 15 mètres de haut et vit plusieurs siècles.
Ses feuilles sont alternes, longuement pétiolées, finement denticulées et se terminent en pointe.
Ses jeunes rameaux se terminent parfois par une épine.
En avril-mai, ses fleurs blanches groupées par 6-12 en petits corymbes, répandent une odeur agréable.
Les poires sont mûres en octobre, petites, presque sphériques, leur peau est jaune et lisse, mouchetée de tâches brunes et rugueuses. Âcres et astringentes, ces petites poires sont utilisées dans certaines régions pour la fabrication d’une sorte de cidre : le Poiré.
Le poirier est un des bois indigènes les plus nobles, valorisé en tournerie, sculpture et ébénisterie fine, il remplace parfois l’ébène pour la fabrication des touches de piano. Le poirier commun est aussi utilisé comme porte-greffe de nombreux arbres fruitiers. Ses fruits étaient déjà récoltés au Néolithique.
Pommier franc
Malus sylvestris
Seul fruitier originaire de nos régions tempérées, le pommier sauvage se développe dans les bois, les haies et les friches de toute l’Europe.
Très rustique, il croît sur des sols frais, riches, calcaires et en situation ensoleillée. Arbuste de 6 à 10 mètres de haut, au feuillage dense, il peut vivre 70 à 100 ans.
Ses feuilles sont alternes, elliptiques à ovales, dentées en scie, elles se terminent par une pointe courte.
Ses fleurs apparaissent en avril-mai, en même temps que les feuilles. Groupées en bouquets dressés de 4-8, elles sont grandes, régulières, blanches lavées de rose.
À l’automne, ses petites pommes (3-4 cm) arrivent à maturité, jaune-verdâtre, elles rougissent sur une face. Leur saveur très amère leur valait d’être utilisées autrefois pour fabriquer du “verjus“ qui tenait lieu de vinaigre.
ll est utilisé comme porte-greffe de nombreux arbres fruitiers. Les Romains appréciaient déjà ce fruit, ils cultivaient 29 variétés de pommier.
Dans l’Antiquité, offrir une pomme était une preuve d’amour. La pomme est aussi le symbole de fécondité et de vie, mais également du péché !
Prunellier
Prunus spinosa
Le Prunellier est un arbrisseau qui pousse en Europe et en Asie occidentale.
Espèce pionnière, il aime les coteaux pierreux, mais on le rencontre partout, s’accomodant de tout type de sols.
Il atteint 3 mètres de haut et vit plus de 50 ans.
Il illumine la campagne à la sortie de l’hiver par ses nombreuses petites fleurs blanches qui apparaissent avant ses feuilles.
Ses feuilles sont alternes, plutôt petites (1 à 2,5 cm), ovales et finement denticulées.
Ses fruits, les prunelles, sont des drupes globuleuses d’un bleu-noir. Elles ne sont consommables qu’à l’état blet mais sont aussi utilisées pour la fabrication d’eau de vie : “paxaran”.
Comme l’Aubépine (épine blanche), le Prunellier est doté de rameaux très épineux. On le nomme épine noire car à l’inverse de l’Aubépine, ses rameaux sont d’un brun-noir.
Il a tendance à s’étendre beaucoup en drageonnant, formant des fourrés impénétrables.
Prunier sauvage
Prunus domestica
Le Prunier sauvage ressemble beaucoup à son cousin le Prunellier, mais il est plus grand (jusqu’à 6 mètres) et surtout n’a pas de vrais piquants. Il s’agit très probablement d’un hybride qui s’est naturalisé en France depuis très longtemps.
Ses feuilles apparaissent après les fleurs, elles sont elliptiques et profondément nervurées.
Ses fleurs apparaissent en mars-avril, elles sont blanches et assez grandes, solitaires ou par petits groupes de 3 ou plus.
Son bois est rouge-brun veiné de rouge-violacé, dur et lourd, à grain fin.
Ses fruits sont des prunes ovoïdes assez grosses, bleu-noir, pendantes. Leur chair adhère à un noyau rugueux. C’est la prune “à cochon“, elle est excellente en confiture. Certains rameaux courts, dégénérés subsistent parfois sur les branches, formant de fausses épines.
Ce prunier serait à l’origine de nombreuses variétés : Saint-Julien, prunes d’Agen, Reine Claude et Mirabelles.
Rosier persistant
Rosa sempervirens
Essence méridionale, on rencontre ce rosier persistant dans les sous-bois, les lisières forestières, les haies et les garrigues, jusqu’à 700 mètres d’altitude. Souvent associé au Chêne vert, il se satisfait de matériaux divers : argiles, marnes, limons.
Arbrisseau de 2 à 6 mètres, il présente des tiges grimpantes et retombantes à aiguillons crochus et épars.
Ses petites feuilles sont alternes et composées de 5 à 7 folioles coriaces, luisantes, ovales à lancéolées, dentées.
Ses fleurs apparaissent en mai-juin, elles sont blanches, régulières, grandes, souvent en corymbe.
Ses fruits sont des cynorrhodons, des baies ovoïdes rouges orangées d’environ 10 mm de diamètre.
Les rosiers ne poussent pas seulement dans nos jardins, mais aussi spontanément dans nos haies, nos forêts, au bord de nos chemins…Il en existe au moins 100 espèces différentes, que l’on regroupe souvent sous le nom d’églantiers.
Saule marsault
Salix caprea
Petit arbre souvent buissonnant à la cime globuleuse, le Saule marsault croît au bord des cours d’eau, dans les prairies humides et les gravières.
Peu exigeant pour le sol et le climat, il préfère les terrains frais et humides.
Sa croissance est rapide et il ne vit pas plus de 60 ans.
Ses feuilles sont alternes, elliptiques ou ovales, elles sont ondulées sur les bords et se terminent par une pointe.
En mars-avril, les fleurs illuminent l’arbre avant qu’il ne sorte ses feuilles. Les fleurs mâles sont groupées en gros chatons hérissés d’étamines jaune-or qui répandent une odeur de miel. Les femelles forment des chatons plus discrets, aux pistils verdâtres. Après fructification, ils deviennent des épis de capsules, fourreaux soyeux et argentés. Les graines qui s’en échappent sont disséminées par le vent.
Son bois, très tendre, est très apprécié des chèvres d’où son nom latin “caprea“.Les jeunes rameaux sont utilisés en vannerie et pour confectionner des fascines ou encore des cercles de tonneaux.
Le pollen et le nectar de ses fleurs constituent une des premières nourritures des abeilles, au sortir de l’hiver.
Sureau noir
Sambucus nigra
Arbrisseau de fière allure, surtout lorsqu’il arbore sa grandiose floraison, le Sureau noir peut monter jusqu’à 8 mètres et prendre alors le port d’un petit arbre.
Commun partout en France, il apprécie les clairières des bois mais préfère les haies à proximité des habitations. On le trouve presque partout dès lors qu’il y a un peu d’humidité, y compris sur les anciennes décharges très riches en azote. Il peut vivre 40 à 100 ans.
Ses feuilles sont opposées et composées de 5 à 7 folioles elliptiques-ovales, finement dentées sauf à la base. Elles répandent une odeur désagréable quand on les froisse.
Ses petites fleurs blanches sont groupées en grands corymbes terminaux denses et aplatis de 10 à 14 cm de diamètre. Elles apparaissent en juin-juillet et dégagent une odeur forte et âpre.
En septembre, ses fruits pendent au bout de pédicelles rougeâtres. Ce sont de petites baies globuleuses d’abord rouges puis noires.
Les fruits du Sureau noir sont comestibles cuits, ils sont utilisés en distillerie et pour fabriquer des confitures et du sirop réputé pour guérir les affections de la gorge.
Plante mellifère, le Sureau est également utilisé en teinturerie.C’est sur lui que pousse le champignon noir des restaurants chinois (l’oreille de Judas).
Tilleul des bois
Tilia cordata
Arbre de 20 à 30 mètres de haut vivant jusqu’à 500 ans, le Tilleul cordata est le plus commun de nos Tilleuls. Préférant les sols assez riches, argileux, profonds et frais, on le rencontre dans les bois et les forêts ripicoles. Il présente une belle cime arrondie et des branches retombantes sur les sujets âgés.
Ses petites feuilles finement dentées sont cordiformes, au bout d’un long pétiole. Leur face inférieure est gris-bleu et présente des touffes de poils roux à l’aisselle des nervures.
Ses fleurs, jaune-verdâtre et odorantes, apparaissent en juin, regroupées par 4 à 16. Le pétiole des inflorescences est accompagné d’une bractée membraneuse. Ses fruits sont petits, secs et globuleux.
Plante mellifère, son bois léger et tendre prend une teinte rougeâtre en séchant. Il est utilisé pour la fabrication d’instruments de musique et de dessin ainsi que pour des ustensiles de cuisine.Ses vertus médicinales sont connues depuis l’Antiquité, au XVIIème siècle, une ordonnance royale en fit planter le long des routes afin de faciliter la récolte des fleurs pour les besoins des hôpitaux.
Tremble
Populus tremula
Arbre de 20 à 25 mètres, au houppier ovale et étroit, le Tremble est le seul peuplier qui vit en forêt, mais avide de lumière, il préfère les lisières et les bords de ruisseau.
Il peut vivre 120 ans sur des sols humides mais bien drainés, le calcaire et les terrains trop secs ne lui conviennent pas.
Ses bourgeons sont brun-foncé et visqueux, les terminaux sont piquants.
Ses feuilles arrondies et crénelées sont alternes et leur long pétiole aplati les rend très mobiles. À l’automne, elles prennent de belles teintes rouge et or.
Les fleurs apparaissent en mars-avril, avant les feuilles, groupées en chatons pendants. Les chatons femelles sont verts et les mâles, plus gros, sont argentés puis brun-rougeâtre, couverts de poils blancs dressés très denses.
Les fruits sont des capsules ovoïdes renfermant de très nombreuses petites graines cotoneuses.
Le Tremble tient son nom de ses feuilles qui tremblent au moindre souffle de vent. Son écorce servait autrefois à vermifuger les chevaux. Son bois, très blanc, élastique et souple, est estimé pour la fabrication d’allumettes et donne une pâte à papier de bonne qualité.
Viorne obier
Viburnum opulus
Arbrisseau de 2 à 4 mètres, au port en boule, la Viorne obier, d’origine eurasiatique, est commune partout sauf en région méditerranéenne.
Elle aime les sols frais voire humides. On la rencontre dans les haies, les sous-bois, les bords d’eau et les lisières.
Ses feuilles, sont opposées, irrégulièrement dentées et formées de 3 à 5 lobes pointus. À l’automne, elles prennent une belle couleur rouge légèrement teintée de violet.
En mai-juin, elle se pare de grandes inflorescences, blanches et inodores. Les fleurs centrales sont petites et hermaphrodites alors que celles du pourtour sont plus grandes et stériles.
Ses fruits sont mûrs en août-septembre, ce sont de petites drupes globuleuses, luisantes, rouges vif.
L’écorce de la viorne obier a de nombreuses propriétés : antispasmodique, astringente, diurétique et tonique. Ses feuilles et ses fruits sont purgatifs et vomitifs.
La Viorne obier a donné naissance à la “boule de neige“, cultivar dont les inflorescences, beaucoup plus nombreuses, ne sont constituées que de grandes fleurs stériles et ont une forme sphérique, rappelant une boule de neige.
Troène des bois
Ligustrum vulgare
Le Troène des bois est un arbrisseau atteignant 2 à 4 mètres. Il vit en Afrique du Nord, en Europe et en Asie mineure.
Très rustique il s’accomode de tous les sols même s’il préfère les sols secs et calcaires. Très présent dans les haies, il supporte très bien la taille mais si on le laisse tranquille il se prend volontier pour un petit arbre du meilleur effet décoratif.
Ses feuilles, semi-persistantes, sont opposées. Petites et lancéolées, elles prennent des tons violacées en hiver puis disparaissent progressivement au début du printemps.
Ses fleurs blanches apparaissent en juin-juillet, petites et odorantes, elles sont disposées en grappes terminales pyramidales.
Ses fruits sont de petites baies noires globuleuses, persistantes une partie de l’hiver…pour le bonheur des oiseaux !
Le Troène tient son nom scientifique, Ligustrum, du latin Ligare, qui signifie lier, en effet, les jardiniers de jadis mettaient à profit la flexibilité de ses rameaux pour faire les ligatures et les vanniers pour confectionner les paniers. Ses baies écrasées fournissent une encre noire utilisée par les enlumineurs du Moyen-Âge et par les chapeliers pour teindre les feutres.
Viorne lantane
Viburnum lantana
Arbrisseau atteignant 5 mètres de haut, cette Viorne s’accomode de presque toutes les situations. On la trouve le plus souvent dans les clairières, les haies et les broussailles, principalement sur les sols secs et calcaires, en situations ensoleillées.
Ses grandes feuilles ovales sont opposées. Épaisses et rugueuses, elles sont finement et régulièrement dentées et prennent une belle teinte rouge à l’automne.
Ses bourgeons sont dépourvus d’écaille, ils ne sont formés que de feuilles et de fleurs pliées.
En mai-juin, elle arbore ses petites fleurs blanches et parfumées, groupées en corymbes.
Ses fruits rouges puisbleu-noirâtres, sont groupés en bouquets étalés. Ils sont toxiques pour l’Homme mais très appréciés des oiseaux.
Ses rameaux sont utilisés pour faire des liens et en vannerie. Ses feuilles et ses baies étaient autrefois employées contre la dysenterie et la diarrhée. De l’écorce de ses racines, on extrait la glu.
richesse génétique des plantes locales
La diversité génétique des plantes « locales » issue de la sélection naturelle sont probablement les plantes de l’avenir, améliorant leur résistance par leur adaptation permanente aux contraintes du milieu. Sous la connotation « arbres de pays » se dévoile de multiples essences locales s’étant adaptées aux différents écosystèmes. Dès lors, il est aujourd’hui souhaitable lors des projets de plantation d’utiliser des essences locales réellement adaptées au milieu, au sol, …., garantissant l’efficacité et la pérennité des aménagements. Il faut donc pour les nouveaux aménagements valoriser la ressource naturelle locale (avec des sujets « sauvages »), en favorisant une reproduction sexuée afin de ne pas instaurer une certaine homogénéité et de veiller à un brassage génétique naturel; ces plants doivent s’intégrer dans l’existant et assurer leur propre renouvellement.
récolte de graines et mise en culture
Depuis 2004, nous avons commencé un travail d’identification de sites comportant des arbres adultes, en développement spontanée, ayant une fructification suffisante pour que nous puissions récolter leurs graines. Les graines ainsi récoltées sont confiées à des professionnels pour leur mise en culture. Nous utilisons les jeunes plants produits pour les plantations réalisées chez nos adhérents.
Notre objectif à moyen terme est de couvrir au moins 70% de nos besoins en plants.
Végétal local
La majeure partie de nos plants sont certifiés Végétal local. Nous effectuons nos récoltes de graines en suivant le cahier des charges, garantissant ainsi la qualité, la provenance et l’adaptabilité de nos plants.
Les graines récoltées sur les sites sélectionnés sont nettoyées puis séchées avant leur mise en culture. Les lots sont étiquetés pour pouvoir assurer leur suivi du site de récolte à la plantation.