ce que nous offre gracieusement la nature
Parce que nous devons apporter des réponses aux problèmes récurrents de coulées de boue et d’érosion des sols, de mauvais état de certains bassins versants et de leurs cours d’eau, d’érosion de la biodiversité et des paysages. Parce que les arbres et les haies champêtres sont indissociables du bon fonctionnement et de la pérennité des espaces cultivés et parce que nous sommes tous concernés par ces questions, il est nécessaire de diluer leur présence sur l’ensemble des territoires et d’en permettre une dispersion optimale, équitablement répartie.
Le maillage des chemins, voiries et rivières constitue une chance unique de reconstituer un réseau bien connecté sans se priver d’espace productif. Nos besoins en bois ne vont cesser d’augmenter (bois d’œuvre, bois énergie, bois fertilité (BRF)…) et nous ne pourrons jamais planter tous les arbres dont nous aurons besoin…, or les arbres et les haies champêtres peuvent spontanément et facilement reconquérir des territoires sans empiéter sur les activités économiques, sans concurrencer les besoins en agriculture et en urbanisation.
La végétation spontanée, qu’on qualifie souvent d’ordinaire ou de banale est un gisement précieux trop souvent sous-estimé. La nature est généreuse et la végétation qu’elle met à disposition « gratuitement » est à l’heure actuelle très peu valorisée et exploitée alors que son utilisation est des plus simples, des plus adaptées, et des moins coûteuses. La végétation « spontanée » (ligneux associés à une strate herbacée), qui se développe naturellement le long des rivières, des chemins, des bordures de parcelles, etc… présente de nombreux avantages :
- Elle est gratuite.
- Elle est facile à gérer et à conduire.
- Elle est naturellement adaptée au contexte local et aux contraintes du milieu.
- Elle représente un véritable réservoir de biomasse et de biodiversité.
des techniques simples à mettre en œuvre
Lorsque l’on cesse de broyer les surfaces en herbe, un couvert ligneux s’installe spontanément, permettant ainsi de disposer rapidement et à moindres frais d’une végétation arborée et arbustive mais aussi de tout le cortège floristique et faunistique qui lui est associé.
Le coût de l’opération se résume alors à un entretien régulier de part et d’autre de la haie en devenir.
Les trames « grises » : routes et chemins
En bord de voiries, les hauts de talus se prêtent particulièrement à l’installation de la végétation ligneuse. Le fauchage ou broyage des accotements et de la base du talus sont évidemment maintenus pour des raisons de sécurité routière. On préconisera généralement, selon la hauteur du talus, de conserver 2 passes de bras d’épareuse à partir du fond de fossé et de maintenir la végétation sur le tiers supérieur du talus. Au bout de deux à trois ans, la végétation s’est normalement bien installée. Une contention latérale peut alors être nécessaire.
Les trames « bleues »
En bord de cours d’eau, on procèdera de même, en laissant la végétation s’installer sur les berges (ou partie de berges). On veillera à ne pas laisser s’installer certaines espèces considérées comme invasives ou dont le système racinaire trop superficiel n’est pas adapté au contexte de berges.
En bord de champs, le principe est le même. On maintiendra, en bord de talus, bord de fossé ou de ruisseau, une zone de non fauchage sur la largeur désirée. La végétation établie au bout de quelques années pourra alors être contenue latéralement pour délimiter son emprise.
Entretien différencié des bords de voiries
Gestion différenciée entre bords de route et de champs, permettant à la végétation de haut de talus de se mettre en place pour constituer au bout de quelques années une haie équilibrée qui répondra aux enjeux (notamment érosion) et qui sera contenue pour ne pas gêner les usages riverains.


Entretien différencié des bords de rivières
La « ripisylve » (du latin « ripa » : rive, et « sylva » : forêt) désigne toutes les formations arborées qui se développent sur les rives d’un cours d’eau.
La ripisylve a de nombreuses fonctions : maintien des berges et protection du lit, limitation de l’évaporation, atténuation des phénomènes de crues, amélioration de la qualité des eaux, …
Une ripisylve fonctionnelle fait au minimum la largeur du lit mineur de la rivière. Il faut la gérer de manière différenciée. On peut :
- faucher régulièrement une largeur d’outil contre la parcelle cultivée (si possible après floraison, voire fructification
- broyer tous les ans ou plus, une bande que l’on laisse en friche mais que l’on ne veut pas laisser coloniser par les arbres (espace favorable à la biodiversité et en particiulier au gibier)
- laisser en arbre ou en régénération naturelle la bordure directe des berges
